Nous avons récemment discuté avec George, un adolescent que nous avons eu comme stagiaire pendant une semaine, pour savoir quelles questions les garçons se posaient sur les règles.
Cette démarche nous a ouvert les yeux sur le fait que les garçons et les filles ne sont pas du tout éduqués de la même manière – lorsqu’il s’agit de parler du corps humain et en particulier des règles. 72 % des garçons n’ont jamais entendu parler à l’école du cycle menstruel et les trois quarts des élèves ne sont pas satisfaits de la façon dont on leur explique ce sujet. La plupart du temps, les informations précises ne sont données qu’après avoir demandé aux garçons de sortir de la salle de classe pour aller jouer à l’extérieur.
Cette approche évasive dans l’éducation sur les règles est préjudiciable à notre société et aux relations entre filles et garçons, et finalement entre femmes et hommes. Nous sommes d’avis qu’il est grand temps que tous les enfants reçoivent le même niveau d’éducation dans tous les domaines, y compris celui du cycle menstruel.
Mieux comprendre l’aspect scientifique & biologique
L’éducation sur les règles est importante pour l’ensemble de la société, peu importe le sexe car elle permet à tous d’acquérir une compréhension scientifique et biologique du fonctionnement du corps. Le fait de comprendre ce qu’est le cycle menstruel et d’en connaître les implications, les cycles de la fertilité, la grossesse et les règles, c’est normaliser ces processus et ce qu’ils signifient.
Expliquer aux garçons comment fonctionnent les règles et le cycle menstruel les aide à mieux comprendre l’importance et les aspects pratiques d’une sexualité sans risque et celle de la contraception, ce qui pourrait contribuer à prévenir les grossesses non désirées lorsqu’ils seront un peu plus âgés.
Les garçons seront également mieux préparés pour comprendre les problèmes et les questions qui peuvent se poser et ils connaîtront par exemple, les différents types de protections périodiques disponibles et les moyens pour réduire les crampes menstruelles. Cela leur sera utile lorsqu’ils seront confrontés directement ou indirectement aux règles tout au long de leur vie, que ce soit dans des discussions avec des membres de la famille ou des rencontres avec des partenaires de vie, des collègues ou de parfaites inconnues, car nous sommes nombreuses à avoir nos règles !
On ne sait pas ce qu’il en est pour vous, mais les garçons qui savent pertinemment ce qu’ils peuvent faire pour nous aider à soulager nos crampes menstruelles ou qui connaissent les protections périodiques qu’ils pourront nous ramener du magasin, cela nous fait un bien fou !
Réduire la stigmatisation
Ok, maintenant fermez les yeux une seconde et essayez d’imaginer un monde où les règles ne seraient pas un tabou. Vous voyez ? C’était magnifique, non ? D’aussi loin que l’on se souvienne, les règles ont toujours été un sujet de plaisanterie déplacée pour les garçons à l’école et, si vous n’avez pas de chance, les hommes de votre vie d’adulte considèrent encore aujourd’hui les règles avec dégoût.
Plus de 90 % des filles s’inquiètent d’aller à l’école quand elles ont leurs règles. Les garçons qui ne comprennent pas ce qu’est la menstruation y sont pour quelque chose quand ils abordent le sujet avec un humour déplacé, en se moquant des filles avec des blagues et des moqueries au sujet des règles. Ces plaisanteries peuvent sembler inoffensives, mais elles perpétuent la sensation de honte chez les jeunes filles. Cela peut même amener certaines filles à manquer l’école et à sacrifier leur éducation, ce qui peut nuire à leurs perspectives de carrière et détériore leur image de soi.
La lutte contre la stigmatisation des règles commence donc par l’éducation. Il est essentiel d’enseigner aux garçons et aux filles le fonctionnement des règles et d’ouvrir le sujet dans une discussion constructive afin de dissiper les idées fausses les plus répandues : comme le fait que les menstruations seraient dégoûtantes ou que les filles seraient en mesure de contrôler leurs saignements.
La question de l’impact sur l’environnement
Les protections périodiques représentent une part significative des tonnes de déchets plastiques produits tous les jours – un paquet de serviettes hygiéniques conventionnelles peut contenir la quantité de plastique équivalente à 5 sacs en plastique ! Informer les garçons sur les règles et les différents types de protections périodiques disponibles ne contribuera pas seulement à améliorer la communication entre les sexes et à vaincre la stigmatisation, mais aussi à contribuer à sauver la planète ! On ne parle pas actuellement des options de protections périodiques réutilisables ou sans plastique dans la salle de classe – ni aux filles, ni aux garçons.
Les déchets plastiques représentent un problème urgent à résoudre pour protéger notre planète et ses écosystèmes. Dans ce contexte : aider les filles à comprendre ce qu’elles insèrent dans leur corps et rajoutent ensuite aux décharges, et permettre aux garçons de soutenir les filles dans leur lutte pour l’accès à des règles sans plastique devrait être une démarche prioritaire.
Des protections périodiques qui respectent la planète
Les produits Natracare ne contiennent pas de plastique et sont compostables
En savoir plus
Preuves à l’appui
En prenant l’exemple de certaines régions du monde, il a été prouvé que le fait d’impliquer les garçons dans l’éducation menstruelle contribue à éliminer la stigmatisation, à mieux éduquer tous les sexes et à renforcer le sentiment de solidarité globale. Au Kenya par exemple, les garçons reçoivent non seulement un enseignement complet sur les règles, mais ils sont également formés pour éduquer les autres sur le sujet, ce qui permet ainsi de démanteler la stigmatisation à la base ! Dandelion Africa est une organisation à but non-lucratif qui soutient et éduque les filles et les femmes grâce aussi à l’engagement de plus de 3 000 garçons et hommes sur toute une série de sujets, y compris les règles.
Et vous, êtes-vous d’avis que les garçons devraient en savoir plus sur les règles ? Faites-le-nous savoir dans les commentaires !