La norme GOTS s’attaque aux pratiques de greenwashing pour les tampons

La norme GOTS (Global Organic Textile Standard) – la principale norme au niveau international appliquée aux textiles certifiés biologiques- a rajouté une nouvelle réglementation qui stipule que seuls les applicateurs de tampons en papier ou en carton seront désormais autorisés dans le cadre de son standard actualisé. Cette version de la norme actualisée et améliorée (version 6.0) a été publiée le 1er mars 2021. Elle permettra de mettre un terme à des démarches de greenwashing et contribuera à réduire la quantité de plastiques inutiles dans les protections périodiques et dans l’ensemble de l’industrie textile.

Tous les trois ans, la norme GOTS fait l’objet d’une révision pour « fixer des critères écologiques et sociaux encore plus exigeants tout en conservant sa pertinence d’origine ». La démarche a été initiée et soutenue par Susie Hewson, PDG de Natracare pour répondre à l’utilisation croissante d’applicateurs en bioplastique sur le marché des protections périodiques et au fait inquiétant d’enrober les fibres des tampons de voiles de protections ou films synthétiques.

Des marques qui affichent des démarches de greenwashing… flagrantes

Des études récentes menées par les laboratoires de Greenpeace ont montré que les applicateurs de tampons affichés comme étant du « plastique végétal » étaient en fait composés de polyéthylène. C’est le même matériau que celui utilisé pour les bouteilles en plastique, les brosses à dents et les applicateurs de tampons à base de composés issus de la pétrochimie. Il suffit que 20 % du total des ingrédients soit issu de plantes pour qu’une matière plastique puisse être étiquetée « d’origine végétale ». Une démarche marketing qui permet aux marques de tromper facilement les consommateurs soucieux de l’environnement en leur faisant croire qu’ils achètent un produit à base de plantes
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Désormais, si les marques qui proposent des produits certifiés biologiques veulent rajouter la certification GOTS, elles devront concevoir leurs tampons avec des applicateurs réellement écologiques, sans matières plastiques, biodégradables ou compostables.

Susie Hewson, fondatrice et PDG de Natracare, rajoute : « J’ai passé plus de 30 ans à militer pour des tampons en coton biologique, sans substances chimiques et respectueux de l’environnement. Et j’ai été très étonnée de voir que les principes de l’agriculture biologique risquaient d’être mis à mal par des démarches de greenwashing flagrant de la part de quelques marques qui se servaient des failles de la version 5.0 de la norme GOTS. Je suis fière que nos révélations et notre lobbying aient eu l’impact nécessaire pour combler ces lacunes dans la version 6.0 ».

Maintenir l’intégrité du terme « biologique »

En 2000, quand Susie Hewson s’était rendue compte que la définition de tampons en coton biologique ne correspondait pas à une catégorie protégée, elle avait donc proposé un projet de norme spécifique aux tampons et avait insisté auprès de son organisme de certification pour que le dossier avance.

Il y a 15 ans, Susie (en collaboration avec la Soil Association) a eu l’occasion de faire bouger les lignes de la norme de GOTS, afin que la norme inclue une définition spécifique pour les produits de soins personnels, en particulier pour les tampons biologiques.
Au cours des cinq dernières années, de nombreuses marques de protections périodiques ont fait leur apparition sur le marché biologique. Mais Susie a rapidement remarqué que certaines de ces nouvelles marques enrobaient les fibres des tampons de voiles synthétiques ou utilisaient des applicateurs en bioplastique. Et, selon Susie, cela allait à l’encontre de l’esprit de la réglementation sur les produits biologiques. Susie s’est à nouveau mise à la tâche pour contribuer à renforcer cette réglementation, en insistant sur le fait que tous les tampons étiquetés « biologiques » doivent répondre à des critères exigeants et ne contiennent aucune matière plastique. Il s’agissait là d’une étape essentielle pour préserver l’intégrité de la définition de « tampons biologiques ». Et les règles encore plus strictes et exigeantes de la version GOTS 6.0 permettront ainsi d’éviter que la norme soit détournée. Les interventions de personnalités comme Susie et cette nouvelle version de la norme permettront que l’intégrité du terme biologique soit préservée.

Consultez la dernière version de la norme GOTS.


Notes aux rédacteurs

Natracare est la première entreprise mondiale à proposer des tampons, des serviettes hygiéniques et des protège-slips en coton biologique certifié sans aucune matière plastique, totalement exempts de chlore. Les produits de Natracare sont biodégradables et compostables. Susie Hewson a créé la marque en 1989 en réponse aux risques potentiels que représente la pollution à la dioxine pour la santé des êtres humains et l’environnement. La dioxine est un sous-produit des méthodes de blanchiment au chlore – utilisées dans la fabrication du papier et des produits d’hygiène.

La norme GOTS (Le Global Organic Textile Standard) est un standard de certification au niveau international appliquée aux textiles certifiés biologiques. Son adhésion implique de renoncer à l’utilisation de produits de blanchiment, de teintures et d’autres substances chimiques toxiques lors du processus de la production des textiles. L’objectif de la norme GOTS est de définir les exigences qui permettent de garantir la qualité biologique des textiles de la récolte des matières premières jusqu’à l’étiquetage, en passant par une fabrication écologiquement et socialement responsable, afin de proposer de réelles garanties au consommateur final.

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